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L’ESRF, le Synchrotron Européen de Grenoble, à l’honneur dans un documentaire de Netflix “Unknown: cave of bones”, Dans l’inconnu : la grotte aux ossements”

https://www.youtube.com/watch?v=D85B4rVcFtk

Dans ce documentaire, Netflix suit le paléoanthropologue Lee Berger, depuis l’un des plus vieux cimetières du monde situé en Afrique du Sud jusqu’au synchrotron et ses lignes de lumière à la pointe de l’innovation, dans sa quête pour prouver que Homo Naledi, cette ancienne créature au petit cerveau ressemblant à un singe pratiquait des rituels funéraires complexes, ce qui pourrait changer nos connaissances sur l’évolution des hominidés et l’origine des croyances.

Le tournage à l’ESRF s’est déroulé en février 2023, lors des scans effectués à l’ESRF, sur la nouvelle ligne de lumière de l’ESRF appelée BM18, un laboratoire unique au monde pour la tomographie, spécialisée dans la paléontologie.

Lee Berger, connu pour des découvertes majeures et notamment la découverte de deux nouvelles espèces d’anciens parents humains : Australopithecus sediba et Homo naledi, est un utilisateur de longue date de l’ESRF. Lee Berger était venu pour la première fois à l’ESRF en 2010, avec des fossiles de sediba, vieux de deux millions d’années. Les données obtenues à l’époque avaient été utilisées dans un grand nombre de publications scientifiques, et permis des avancées significatives dans la compréhension des origines de l’humanité.

En février 2023, Lee Berger est revenu à l’ESRF pour utiliser les performances du nouveau synchrotron. C’était la première expérience en paléontologie avec la nouvelle machine ESRF-EBS.

Lee Berger est venu avec des nouveaux fossiles de Sediba mais surtout, et c’est l’objet du documentaire de Netflix, avec un specimen extraordinaire : un squelette d’enfant Homo naledi et d’autres objets, potentiellement des outils, encastrés dans un gros bloc de roche.  L’enjeu était de savoir si l’outil encastré dans le bloc, invisible au scanner classique était un objet fabriqué par l’homme et donc enterré avec l’enfant, ce qui apporterait un éclairage nouveau sur l’histoire de l’humanité car cela voudrait dire que bien plus tôt que ce que l’on pensait nos ancêtres pratiquait des rituels funéraires complexes : ce qui pourrait changer tout ce que nous savons sur l’évolution des hominidés et l’origine des croyances.

Comme l’explique Lee Berger dans le documentaire , en parlant de l’ESRF “Je suis venu dans cet endroit, cette machine étonnante et gigantesque, parce que c’est la seule machine sur la planète qui peut scanner cet enfant dans un manteau de plâtre, jusqu’à un millionième de mètre pour que nous puissions déterminer s’il a été enterré avec un outil”.

En juin dernier, dans une conférence et dans deux articles de recherche publiés le 5 juin 2023 sur le serveur de prépublication bioRxiv, Lee Berger a avancé l’hypothèse, grâce à toutes les données récoltées, que Homo Naledi aurait été le premier humain à enterrer ses morts https://www.nationalgeographic.fr/sciences/anthropologie-homo-naledi-aurait-ete-le-premier-humain-a-enterrer-ses-morts

photo en attaché : Lee Berger en février 2023 lors du scan de Homo naledi sur la ligne de lumière BM18 de l’ESRF. Crédit: ESRF/P.Jayet